Expressions françaises
Tournures idiomatiques
Pot-pourri, un titre savamment choisi pour une sélection d’expressions françaises recueillies dans un nouveau livre écrit par Pierre Sommet et Waltraud Schleser.
Ces expressions typiques sont avant tout le produit d’une société ou d’une langue et peuvent au premier abord dérouter l’étranger que nous sommes tous à un moment ou un autre. Ces expressions que nous employons quotidiennement sans même nous en rendre compte reflètent à la fois la mélodie d’une culture, son humour, sa diversité, ses parfums, son histoire…
Ce petit recueil n’a pas pour objectif de traduire littéralement ces expressions, cela n’aurait aucun sens, mais d’en retirer la substantifique moelle, comme dirait l’ami Rabelais. Il faut considérer ces expressions comme un patrimoine, un héritage légué par les générations successives. Il y a aussi une sorte d’intimité entre un peuple et ses expressions où il n’est pas aisé de pénétrer. Les auteurs s’efforcent de nous en dévoiler les codes d’entrée.
En cela, cet ouvrage accessible par sa double lecture à la fois aux francophones et aux germanophones est un modèle du genre. Il permet de resituer ces expressions dans leur contexte pour les rendre plus compréhensibles et tenter de trouver un éventuel équivalent dans l’autre langue.
Un pari osé, mais parfaitement maîtrisé, et une belle initiative de la part de la Deutsch-Französische Gesellschaft de Duisburg ! Merci à ses auteurs, Waltraud Schleser et Pierre Sommet, de nous guider au milieu de ces méandres culturels et linguistiques où nous adorons nous mouvoir et de nous tendre ainsi une bouée pour atteindre les rives salvatrices de l’interculturalité. Les bénéfices tirés de ce recueil viendront renflouer les caisses de la DFG de Duisburg pour le plus grand bonheur de ses adhérents et de la cause franco-allemande en général.
Eliane Lebret est Directrice du Centre Franco-Allemand de Touraine et ancienne consule honoraire d’Allemagne à Tours.
Pierre Sommet, Waltraud Schleser, Pot-Pourri/Potpourri, Un bouquet d’expressions françaises / Ein bunter Fächer französischer Redewendungen. Magenta Verlag, Kempen, 2022 ; commande aussi via la DFG Duisburg
Pour en savoir plus :
Le Blog de Pierre Sommet
L’artiste peintre Jean-Dominique Ingres ( 1780-1867 ) doit sa célébrité, principalement, à ses nus féminins (La Grande Odalisque, Le Bain Turc) et à ses portraits. Le musée Ingres-Bourdelle, installé dans l’ancien palais épiscopal de Montauban, la ville natale du Prix de Rome 1801, abrite une riche collection d’œuvres de ce peintre, qui était aussi considéré comme le meilleur dessinateur de son temps.
Joseph Ingres, son père, lui aussi artiste peintre, eut la judicieuse idée d’envoyer son fils talentueux, dès l’âge de onze ans, à l‘Académie Royale de Toulouse, où il reçut des leçons de peinture et de violon. Toute sa vie, à ses heures perdues, Ingres s’est adonné à son passe-temps favori, le violon. Ingres avait, pour ainsi dire, plusieurs cordes à son arc. En guise de cordes, des cordes de violon, en guise d’arc, un archet. Et il fut même deuxième violon à l’orchestre du Capitole de Toulouse.
Cette passion du peintre pour la musique se retrouve dans l’expression avoir un violon d‘Ingres pour désigner un hobby pouvant aller de la chasse aux moulins à café anciens ou autres trouvailles sur les marchés aux puces à l’apprentissage du déchiffrage des hiéroglyphes.
Vocabulaire :
judicieuse idée – kluge Idee / à ses heures perdues – in seiner Freizeit / s’adonner à un passe-temps – sich einer Freizeitbeschäftigung widmen / avoir plusieurs cordes à son arc – mehrere Eisen im Feuer haben / en guise de – als / archet – Geigenbogen / apprentissage – das Erlernen
Bon à savoir :
avoir un dada – ein Steckenpferd/Hobby haben
Pierre Sommet, extrait de Pot-Pourri