Outre-mer:
L’île des contrastes

 

 

La Réunion ist Frankreichs Musterknabe in Afrika – und eine Insel der Gegensätze in Harmonie. Elf Flugstunden trennen das afrikanische Überseedépartement von Paris. Auf 2 512 Quadratkilometern vereint die größte Insel der Maskarenen, die fast so groß wie das Saarland ist, eine atemberaubende Vielfalt an Landschaften, Kulturen und kulinarischen Genüssen.

 

Telle une pierre précieuse verte, l’île de la Réunion est posée sur le bleu profond de l’océan Indien. Des falaises abruptes et des baies douces bordées de plages coralliennes claires et de plages volcaniques sombres bordent la côte. À l’ouest, une voie rapide à plusieurs voies serpente sur – et devant – l’étroite bande côtière et relie les stations balnéaires les plus prisées de l’île : Saint-Gilles, le Deauville de l’île, Saint-Leu, La Saline-les-Bains, L’Étang-Salé, Saint-Louis. Mais à quelques kilomètres de la terre ferme, les pitonsse dressent déjà, abrupts. À midi, une couronne de nuages clairs enlace leurs sommets.

 

Volcans sauvages

 

Avec ses hautes montagnes et ses vallées profondes sur une surface insulaire relativement petite, la topographie de cette île tropicale est déjà exceptionnelle. 42 %, soit près de la moitié de l’île, sont protégés depuis 2007 en tant que parc national. En 2010, l’UNESCO l’a classé au patrimoine mondial de l’humanité. Au cœur de l’île se dresse le Piton des Neiges qui, avec ses 3 070 mètres, est le plus haut sommet de l’Océan Indien. Il s’agit du plus ancien volcan de l’île, éteint depuis environ 12 000 ans. L’effondrement de certaines de ses parois rocheuses a donné naissance à trois cirques escarpés – Salazie, Mafate et Cilaos. Chacun de ces cirques a son propre caractère et raconte l’histoire géologique de l’île à sa manière. Le Cirque de Mafate en particulier, accessible uniquement à pied ou en hélicoptère, semble être un monde à part, isolé et intact.

 

Le Piton de la Fournaise, qui culmine à 2 632 mètres, est l’un des volcans les plus actifs au monde et fait régulièrement trembler l’île. Au cours des dix dernières années, le volcan bouclier est entré en éruption tous les neuf mois en moyenne, crachant du feu et projetant de la lave noire dans les airs. En 2007, l’effondrement du cratère Dolomieu a même créé un gouffre de plus de 300 mètres de profondeur. Des sentiers de randonnée sillonnent son désert de lave et sa caldeira. Depuis le belvédère du Pas de Bellecombe, un large sentier caillouteux emprunte des marches pour revenir à la plaine.

 

Le royaume de la vanille

 

Des forêts tropicales denses, où poussent des fougères, des orchidées et des bambous géants, couvrent les flancs des montagnes. Ici et là, les couleurs vives des broméliacées, des fleurs de porcelaine et des palmiers rouge vif brillent à travers la verdure dense. Des lianes munies de barbillons enlacent un manguier vieux de 300 ans et de très vieux litchis ploient sous le poids de leurs fruits rouges et épineux. L’air est rempli du parfum des fleurs et des épices. Le Jardin des Parfums et des Épices, dans le sud de l’île, permet de découvrir toute la splendeur de la flore tropicale – et d’acheter les épices qui ont fait la renommée de La Réunion: Cannelle, clou de girofle, poivre – et vanille.

 

L’orchidée grimpante avec ses gousses nobles n’est pas endémique à la Réunion, elle n’est arrivée sur l’île qu’en 1819. En l’absence d’insectes ou d’oiseaux capables de féconder cette plante hermaphrodite, chaque fleur doit être pollinisée à la main, explique Louis Leichnig, producteur de vanille. Cela fait de la vanille réunionnaise un produit de luxe, bien plus cher que son concurrent malgache, mais d’autant plus apprécié par les chefs étoilés de l’Hexagone. Tout aussi luxueux est le parfum du géranium, cultivé sur l’île tropicale pour les grandes maisons de parfumerie françaises.

 

Géants de la côte

 

Le littoral de l’île est également d’une beauté spectaculaire, alternant falaises abruptes, rochers de lave sculptés par le ressac et petites baies aux plages dorées et noires. Le Cap Méchant, sur la côte sud, est particulièrement impressionnant : les vagues de l’océan Indien viennent s’écraser violemment contre les falaises de lave acérées, provoquant des fontaines d’embruns de plusieurs mètres de haut.

 

Chaque année, de juin à octobre, les baleines à bosse migrent de l’Antarctique vers les eaux chaudes autour de l’île pour s’accoupler et donner naissance à leurs petits. Ces animaux majestueux s’approchent souvent étonnamment près de la côte, ce qui permet de les observer facilement depuis la terre ferme. Mais le meilleur moyen d’admirer le ballet des baleines est de faire un tour en bateau – et, avec un peu de chance, d’entendre leur chant.

 

Les dauphins sont présents toute l’année. Le grand dauphin et le dauphin à long bec, en particulier, se montrent souvent dans les eaux de la côte ouest. Vers 16 heures, des croisières au coucher du soleil partent du port de Saint-Gilles. Alors que le soleil se couche lentement dans la mer, avec un peu de chance, les dauphins sautent à travers les vagues pour l’apéritif à la lumière du soleil couchant.

 

Influences créoles

 

Tout comme la nature, la diversité culturelle de cet avant-poste de l’océan Indien est unique. L’architecture créole de l’île Vanille est unique et reflète l’histoire et les traditions de la population. Les maisons les plus anciennes de La Réunion, avec leurs cadres en bois recouvrant des bardeaux de tamarin, rappellent les bateaux dans leur construction. On remarque particulièrement les  » lambrequins« , des bandes ornementales savamment décorées sur le toit, qui ne sont pas seulement décoratives mais permettent également d’évacuer l’eau de pluie. L’architecture créole est particulièrement bien conservée à l’Entre-Deux et à Hell-Bourg, l’un des plus beaux villages de France. Ici, le temps semble s’être arrêté et les maisons restaurées avec amour, comme la Maison Folio, offrent un aperçu de la vie d’autrefois. Les guétalis, petits pavillons ouverts dans les jardins qui servaient autrefois à observer discrètement les événements, sont également typiques.

 

La Réunion est fière de sa diversité culturelle. Des personnes d’origines et de religions très différentes y cohabitent pacifiquement depuis des siècles. Le cimetière interreligieux de Saint-Gilles-les-Hauts est un exemple impressionnant de cette coexistence harmonieuse. Chrétiens, hindous, musulmans et bouddhistes y sont enterrés côte à côte – un symbole touchant de la tolérance et du respect qui règnent sur l’île. La diversité ethnique se reflète également dans les fêtes religieuses qui sont célébrées tout au long de l’année. Qu’il s’agisse de Diwali, la fête hindoue des lumières, de l ‘Aïd al-Fitr, la fête musulmane du sucre qui marque la rupture du jeûne, ou des fêtes chrétiennes, les habitants de l’île font la fête ensemble, quelle que soit leur appartenance religieuse.

 

Du curry au cari

 

Située sur la route historique des épices, l’île de la Réunion possède une tradition culinaire unique qui combine des influences indiennes, africaines, chinoises et européennes. Un classique de la cuisine créole est le cari – un mélange aromatique d’épices, comme dans les currys indiens, utilisé pour le poisson, la viande ou la volaille. Les cours de cuisine, comme ceux dispensés par Jacky de Far Far Kréol à Sainte-Suzanne, permettent non seulement de préparer des plats traditionnels, mais aussi de découvrir la culture et l’histoire de l’île. Tous les ingrédients sont fournis par les marchés hebdomadaires colorés. Le plus beau et le plus grand est le marché du mercredi de Saint-Paul, qui borde le front de mer : vous y découvrirez le savoir-faire de l’île !

 

Sons du patrimoine mondia

 

l : Mayola & Sega

 

La musique et la danse jouent un rôle central dans la vie des habitants de l’île. Les styles de musique traditionnelle Mayola et Séga sont inscrits au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO et reflètent l’histoire mouvementée et la diversité culturelle de La Réunion. Le mayola a été introduit sur l’île par des esclaves africains et malgaches. Il s’agit d’un style de musique rythmé et terrien, joué avec des instruments simples tels que des tambours et des crécelles. Le Mayola a donné naissance au Séga, une danse joyeuse et animée dans laquelle les hanches se balancent au rythme de la musique. Elle ne doit manquer à aucune fête, pas même au festival de musique Sakifo à Saint-Pierre, où la musique traditionnelle rencontre les sons modernes, l’ambiance est à la fête et toute l’île est en fête.

 

Ces dernières années, une scène vivante de street art s’est également développée à La Réunion. Dans les villes de la côte ouest et dans la capitale Saint-Denis, des fresques impressionnantes ornent les façades. Les municipalités encouragent de manière ciblée cette forme d’art du 21e siècle, passent des commandes publiques et organisent des festivals destinés à interpeller et à rassembler les habitants de l’île et les visiteurs, les jeunes et les moins jeunes. À La Réunion, la société multiculturelle n’est pas une vision, mais une réalité quotidienne.

 

L’auteur

 

Hilke Maundernée en 1961 à Hambourg, a rejoint le Lübecker Nachrichten dans le Mecklembourg en 1989 en tant que rédactrice après des études d’anglais et un stage. Elle a ensuite travaillé comme correspondante en Chine, au Vietnam, dans les pays baltes et en Australie et couvre la France depuis 2010. En 2014, elle a été récompensée pour son travail et son blog  » Ma France » avec la Médaille de Tourisme, et en 2023 avec le Prix du Chasselas.